Le matériel pour débuter la calligraphie
J’ai en ce moment une énorme envie d’écrire, de partager tout ce que je sais et mon amour pour la calligraphie avec vous ! Je trouve d’ailleurs qu’il n’y a pas vraiment de ressources disponibles en français, et j’ai bien envie d’ajouter ma petite pierre à l’édifice. Me voilà donc en train d’écrire ce premier article sur le matériel en calligraphie.
Avant de se lancer dans de grandes choses, il faut commencer par les bases. Bien que techniquement, une des premières choses à savoir sur la calligraphie est plutôt son histoire et SURTOUT qu’est-ce que la calligraphie ? Parce que oui, c’est un très vaste sujet. Vous verrez, on en reparlera bientôt ! (Pour ceux qui ne me connaisse pas encore, je fais des études d’histoire, et c’est donc très important pour moi de vous en parler)
Commençons donc par quelque chose d’un peu plus concret, à savoir le matériel pour débuter la calligraphie. C’est une question qui m’est énormément posée sur Instagram. Je vais donc prendre le temps d’y répondre ici.
Ça aurait peut-être été plus judicieux de vous expliquer qu’est-ce qu’est réellement la calligraphie avant d’écrire cet article, mais il faut en gros savoir qu’il existe plusieurs types de calligraphies. Ici on se concentrera sur la calligraphie occidentale et notamment sur la calligraphie médiévale, où on utilise des pointes biseautées, et sur la calligraphie « anglaise », avec des plumes pointues. Le terme de calligraphie « anglaise » me dérange un peu, mais c’est une autre histoire. Nous parlerons aussi un peu de la calligraphie dite moderne. Je précise avant de me lancer dans la liste du matériel que ce n’est qu’un rapide survol des différentes catégories, et nous reviendrons sur chacune d’entre elles beaucoup plus en détail dans de prochains articles.
L’encre
Je vous déconseille fortement toutes les sortes d’encres de chine qu’on trouve dans n’importe quel magasin d’art. Il est certes noté dessus que cela fonctionne avec les plumes, mais en réalité, pas vraiment. Ce sont des encres souvent trop fluides et pas adaptées au travail à la plume. Elles sont peut-être très bien pour la calligraphie au pinceau, mais à la plume, on oublie. Vous risquerez de très vite vous décourager sinon.
Ce que je vous conseille au contraire, c’est soit, d’investir dès le début dans une bonne encre. (Malheureusement, il faudra très certainement passer par internet). Soit, d’utiliser de la gouache.
Pour ce qui est des encres que je vous recommande : la Kuretake sumi ink est très bien, de même que les encres de la marque Ziller. Toutes les encres de type « sumi » fonctionnent à merveille à la plume. Personnellement je me fournis sur le site blotspens que je trouve génial ! (En plus leur service client est fantastique).
Ensuite la gouache, une petite merveille ! J’utilise les gouaches d’écoliers qu’on trouve dans tous les supermarchés, qui doivent coûter grand max 5€ et avec lesquelles on peut faire une infinité de couleur. C’est très facile à travailler, ça coûte pas cher, on peut jouer avec les couleurs, c’est tout simplement un excellent médium ! Pour s’en servir, il faut mettre une petite noisette de peinture dans un petit récipient, et à l’aide d’une pipette si possible, ajouter de l’eau petit à petit et diluer la peinture jusqu’à avoir la consistance de l’encre. Si ce n’est pas assez dilué, l’encre de glissera pas bien sur le papier. Et si c’est trop dilué, ça ne sera pas opaque, et vous risquez d’avoir quelques soucis de « bulles » d’encre. Il faut donc trouver le juste milieu. Il faut ensuite charger la plume avec un pinceau.
L’aquarelle marche aussi en calligraphie. L’idéal est vraiment de tester plein de choses, d’expérimenter. Laissez les encres plus difficiles et les pigments pour un peu plus tard. Patience, patience.
Le papier
Pour débuter, il vaut mieux utiliser des papiers lisses, avec un grain très fin. Les papiers texturés sont plus difficiles à maîtriser. On évite aussi les papiers de mauvaise qualité, type papier d’imprimante, ou l’encre a tendance à baver. Les blocs de papier Rhodia sont très bien. Vous pouvez aussi vous tourner vers des papiers à dessin, à lettre, ou à marker, du moment qu’ils soient bien lisses.
Selon moi, il n’est pas nécessaire du tout d’investir dans des blocs de papier spécial calligraphie, que je trouve atrocement cher. Préférez les blocs avec beaucoup plus de feuilles. Également, évitez si possible les papiers à carreaux avec de la calligraphie anglaise. Avoir des traits verticaux sur le papier fausse l’angle nécessaire pour ce genre de script. Pour de la calligraphie médiévale ce n’est pas non plus l’idéal, mais c’est tout de même un peu moins gênant. Les papiers blancs sont donc à préférer.
Une dernière chose concernant le papier, les papiers blancs un peu transparents sont vraiment les meilleurs pour pratiquer car on peut placer une feuille-guide en dessous et facilement voir les lignes à travers. C’est bien pratique.
Les portes plumes
Pour la calligraphie médiévale (à savoir donc avec une plume biseautée) : Il faut un porte plume droit. Ce sont ceux qu’on trouve un peu partout dans les magasins d’art ou papeterie. Ils fonctionnent pour les gauchers comme pour les droitiers. N’oubliez pas de vous renseigner sur comment insérer correctement une plume dans un porte plume avant de vous lancer aussi. (Ça peut paraître bête, mais il y a un sens à bien respecter).
Pour la calligraphie « anglaise » (avec cette fois une plume pointue) : Pour les droitiers, le porte plume oblique est de rigueur. Il y a un angle d’écriture spécifique avec ce type de calligraphie, qui est très difficile à atteindre pour les droitiers.
Malheureusement pour nous, les portes plumes obliques sont introuvables en magasin en France. Il faut donc passer par internet. Voici le lien d’un bon porte-plume oblique pour débuter.
Pour les gauchers par contre, ou si vous utilisez une plume coudée qui a donc déjà le bon angle (William Mitchell), il vous faudra un porte plume classique, droit. Il y a toutefois des droitiers qui utilisent des portes plumes droits, mais personnellement je n’aime pas du tout. À vous de tester.
Les plumes
Il y a donc deux catégories principales de plumes : les plumes biseautées, et les plumes pointues. Les plumes biseautées font des traits fins ou épais selon l’angle qu’on utilise pour écrire. L’épaisseur des traits avec les plumes pointues varie selon la pression qu’on met dessus.
Pour la calligraphie médiévale : on en trouve un peu partout. Je vous conseille d’en essayer plusieurs : Brause, Speedball, Mitchell, etc.
Pour la calligraphie « anglaise » : là ça devient plus compliqué, une fois de plus, il faudra souvent passer par internet. Quelques-unes que je vous conseille : Zebra G, Nikko G, Hunt 22b, Brause Blue Pumpkin. Pour le choix de ces plumes, je vous conseille de faire vos petites recherches au préalable, et de regarder les plumes en action sur Instagram par exemple.
Attention très important : Les plumes neuves sont recouvertes d’une fine couche d’un produit gras, destinée à les empêcher de s’abimer. Il faut enlever cette fine particule avant de les utiliser. Dans le cas contraire, les plumes ne fonctionneront tout simplement pas. Plusieurs techniques existent : dentifrice, pomme de terre, briquet, etc.
Autres petits accessoires
Il n’y a plein d’autres matériels très utiles en calligraphie. Il est important d’avoir à porter de main sur son bureau :
- Une règle
- Un crayon de papier
- Une gomme
- Du sopalin
- Un contenant avec de l’eau
Et d’autres petites choses très utiles :
- Des fiches-guide – Très importantes pour écrire harmonieusement, elles permettent d’avoir différents repères pour placer ses lettres. Vous en trouverez plein sur internet à télécharger gratuitement et à imprimer.
- Un repose plume – très pratique pour ne pas en mettre plein partout. Les miens sont fabriqués à la main, en pâte à sel, et datent d’au moins 10 ans…
Et voilà, je pense que nous avons survolé tout le matériel nécessaire pour débuter la calligraphie. Je ferai des articles plus détaillés par la suite, mais vous avez ici, je pense, l’essentiel des informations.
Si vous avez des questions à me poser n’hésitez pas, je me ferais un plaisir d’y répondre.
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